Vendre en plusieurs lots Vendre en plusieurs lots

«Une grappe de fermes est le regroupement de plusieurs fermes complémentaires sur un même site. Nous achetons une exploitation à un cédant que nous revendons sous plusieurs entités (2 ou 3) à des porteurs de projets en agroécologie », explique Maxime Pawlak, co-fondateur avec François Moret de la société Eloi (1).

Un foncier adapté

L’entreprise, à vocation sociale et environnementale, propose une offre adaptée à la demande. « Près de 40 % des fermes à vendre dans l’Ouest (70 ha en moyenne) ne trouvent pas de repreneur pour continuer l’activité et vont à l’agrandissement des exploitations voisines, constate Maxime Pawlak. Pourtant, de nombreux jeunes cherchent un foncier adapté pour se lancer en agroécologie (bio ou agriculture de conservation). Les non-issus du milieu agricole cherchent des structures plus petites (3 à 5 ha en maraîchage, 30 à 40 ha en élevage ou en cultures) et ont moins de capacité de remboursement. »

Concrètement, pour une exploitation laitière de 70 ha, un premier lot peut être repris par un porteur de projet en caprin ou ovin, avec une partie des surfaces accessibles et des bâtiments. Un deuxième lot peut être consacré à un projet de cultures sur les parcelles plus éloignées (par exemple paysan-boulanger) et un troisième intéresser un maraîcher. Les « grappeurs » sont chez eux sur leurs fermes et proches des « grappeurs » voisins. Autant d’opportunités d’entraide et de synergies, tout en conservant son autonomie.

En cas de transmission complète de la ferme, Eloi rencontre le cédant dans sa structure pour définir les ateliers envisageables en fonction de la configuration du parcellaire, des bâtiments… « Après étude, nous lui proposons un prix qui est lié à la capacité économique des ateliers pressentis. La vraie valeur est celle que pourra rembourser le repreneur. »

Transaction garantie

Comme il y a plusieurs acquéreurs, la société va garantir la transaction du cédant en se portant acquéreur temporaire de la ferme. Elle l’achète et se charge de trouver des acquéreurs. En cas de désistement, le cédant n’est pas impacté. Eloi se retrouve en portage. Dans ce cadre, elle a le statut de marchand de biens et se rémunère par une commission de 7 % sur le montant de la transaction (avec un minimum de 20 000 €) à la charge du cédant pour tout l’appui technique.

« Il y a aussi une demande sur le terrain pour de la transmission partielle ou progressive », indique le fondateur. Pour différentes raisons (perte d’un associé, divorce, problème de santé...), l’agriculteur est en place mais veut transférer une partie de sa ferme.

Actuellement, 15 dossiers sont en cours (5 en transmission partielle et 10 en transmission complète) en Bretagne et Pays de la Loire. Isabelle Lejas

(1) https://eloi.eu

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